Article de la Voix du Nord

À La Lacque, le club de moto Poum Poum a l’impression de vivre ses dernières heures. Son terrain, propriété de Voies navigables de France, doit leur être restitué. Et ses membres ont le sentiment que rien ne pourra éviter la mort du club.

Deux fois par mois, le terrain de moto-cross Poum Poum, le long du canal à La Lacque, accueille des apprentis pilotes. Le centre socioculturel intergénérationnel y propose des initiations. Le but est de se familiariser avec la moto, d’y réaliser des exercices de maniabilité avant de s’élancer sur le circuit tracé dans une zone verte et boisée, sans risque de nuisances sonores pour les riverains.

«  C’est dans la continuité de ce qui est proposé au centre social, explique l’animateur. Les gendarmes de l’escadron départemental de la sécurité routière y font de la prévention et travaillent avec un simulateur moto.  » Une moto-école de la ville enseigne les bases du code de la route et propose une mise en situation en scooter pour amener au permis AM.

Le bail s’arrête le 31 décembre

Mais il semble que le temps est compté pour utiliser le terrain que son propriétaire, les Voies navigables de France (VNF), veut récupérer pour en faire un lieu de stockage de boues de dragage. «  Notre bail s’arrête le 31 décembre  », confirme Serge Leroux. «  Ensuite, nous avons quatre mois pour démonter, évacuer nos installations et rendre le terrain nu. C’est un coût financier que nous ne pouvons assumer  », complète Jean-Jacques Demarthe, membre du club et correspondant de la Fédération française de moto.

La mort de la moto dans la région

Pour les deux hommes, cette décision c’est la mort de la moto dans la région. Ils estiment être mal soutenus dans leur lutte pour continuer à exploiter les lieux. «  Stéphane Saint-André, de Voies navigables de France, n’a pas répondu à nos sollicitations. Jean-Claude Dissaux, le maire d’Aire-sur-la-Lys, nous dit d’attendre, que la situation peut s’éclaircir. Il nous promet juste de nous aider à déménager. Michel Lefait, le député, répond que sa réserve parlementaire ne finance pas les associations. Nous avons l’impression qu’on veut nous endormir et qu’à l’échéance, on sera dehors.  »

Le club, locataire depuis 1982, espère qu’un autre terrain sera trouvé pour faire fléchir VNF. Sinon, après le terrain d’Isbergues, c’est un autre espace dédié à la moto qui disparaîtra.